De plus en plus, nous entendons parler de ce « nouveau métier ». Plus hybride dans ses pratiques, l’audioprothésiste à domicile répond à des problématiques actuelles fortes. Mais est-ce pour autant une bonne idée ? L’audioprothésiste à domicile peut-il exercer légalement ? Quelles sont vraiment les différences ? Nous répondons à toutes ces questions.
Qu’est-ce qu’un audioprothésiste à domicile ?
Ce que l’on appelle un audioprothésiste à domicile est un audioprothésiste comme un autre. Ses missions et son rôle restent identiques, qu’il travaille dans un centre auditif ou au domicile de ses patients. Initialement, l’audioprothésiste dispose d’un cadre stricte pour exercer son métier. En effet, cette profession paramédicale nécessite la réunion de nombreuses conditions. Elle doit être exercée dans un cadre sécuritaire, dans l’intérêt des patients. C’est pour cette raison que le métier d’audioprothésiste s’exerce généralement dans un centre.
Pourquoi certains audioprothésistes proposent de se rendre au domicile des patients ?
Malgré les difficultés déontologiques et juridiques qui font obstacle à la profession d’audioprothésiste à domicile, de nombreux professionnels s’orientent vers une vision plus hybride du métier. Ainsi, nous constatons une augmentation du nombre de professionnels, qui travaillent en centre, proposant des rendez-vous au domicile des patients. Cela s’explique principalement par trois raisons :
L’âge et la condition des patients les plus fragiles
L’âge et la perte d’autonomie, menant à l’isolement de certains patients, ont un impact négatif sur le parcours d’appareillage. Ainsi, proposer des prestations directement au domicile des patients apparaît souvent comme une alternative bénéfique pour le professionnel de l’audition comme pour ses patients.
Les déserts médicaux
Dans certaines zones rurales, il faut parfois parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver un centre auditif. De ce fait, certains patients n’ayant pas la possibilité de se déplacer facilement peuvent se retrouver bloqués, sans solution pour s’équiper. Le cercle vicieux du non-équipement et de l’équipement s’installe alors.
Le manque de patient pour les plus petits centres
Les petits centres indépendants ne jouissent généralement pas d’une grande renommée locale. Ainsi, ils peuvent parfois manquer de patients pour faire vivre sereinement leur centre. Proposer des prestations à domicile permet donc d’étendre la patientèle du centre aux patients les moins accessibles, comme cité plus haut.
Que dit la loi sur l’audioprothésiste à domicile ?
Présenté ainsi, les audioprothésistes à domicile semblent être une solution toute trouvée pour pallier à ce problème. Cependant, elle soulève également de nombreuses problématiques.
Selon la loi, « L’activité professionnelle d’audioprothésiste ne peut être exercée que dans un local réservé à cet effet et aménagé ». Cela est donc très clair, la loi interdit l’exercice de l’activité d’audioprothésiste à domicile.
La raison de cette décision est également plutôt simple : protéger les patients. Que ce soit de mauvaises pratiques, d’arnaques, de prestations imprécises et/ou imparfaites, les patients courent certains risques en choisissant de faire appel à un audioprothésiste à domicile :
- Arnaques de faux professionnels,
- Manque de précision des tests réalisés,
- Acquisition précipitée d’appareils, dû au passage unique d’un audioprothésiste à domicile,
- Manque de suivi, et prise en charge lente des besoins des patients,
- Etc.
Alors comment permettre aux patients d’être mieux accompagnés ?
Il existe des alternatives, permettant aux patients qui ont des difficultés à se déplacer de venir en centre. Sur ordonnance de leur médecin traitant, les patients peuvent bénéficier de déplacement en ambulatoires pris en charge par la sécurité sociale.
Ainsi, lors d’un contact téléphonique, il est crucial de bien organiser la visite du patient, et de le suivre dès ce contact et tout au long de son appareillage.
Cependant, assurer un accompagnement de qualité à ses patients ne passe pas que par des visites et rendez-vous avec ce dernier. Chaque centre devrait pouvoir proposer des prestations permettant aux patients de profiter pleinement de ses appareils. C’est, par exemple, le cas pour les assurances protégeant les aides auditives. Ces dernières, en plus d’être essentielles pour les patients, permettent parfois d’aider économiquement les centres auditifs et de leur assurer une vie plus sereine.